Journée presque normale dans l’école Diamente de Gênes, ou officiaient comme à leurs habitudes, les Di Luna, sous couverture. Les étudiants, mafieux comme civils, se pressaient dans les couloirs afin de prendre un peu d’air lors d’une pause bien méritée entre deux cours rasoirs au possible. Surtout s’il s’agissait des mathématiques. Oui, c’est une attaque personnelle de l’auteure contre cette foutue matière qu’elle a toujours haït et elle est fière de l’avoir fait savoir dans son RP. Comme si on en avait quelque chose à carrer de sa vie et … oui je me tais et reprends le cours de l’histoire qui nous intéresse car je ne tiens pas à me faire décapiter tout de suite.

Donc ! Dans la galerie menant jusqu’à son bureau, Onil Jeffrey Crisis, petite sœur du parrain Di Luna, martelait le sol de ses talons sans aucune délicatesse possible. Ceux qui la croisaient savait que dans cet état-là, mieux valait de raser les murs pour la laisser creuser son chemin plutôt que de faire son petit malin et tenter de la bloquer à mi-parcours. Autant se jeter d’un pont sur un millier d’hérissons, c’aurait été bien moins douloureux. Nous vous épargnerons, chers lecteurs, les motifs de cette mauvaise humeur, qui sont aussi multiples que variés. Ahem.

Le problème, parce que fatalement, il faut toujours qu’il y en ai un au moment où c’est le moins recommandé, c’est qu’en passant devant la cour intérieur de l’école, elle entendit une phrase qui sonnait très désagréable à son oreille, précédé d’un son métallique pour le moins suspect.

« Merde ma lame ! »

Serrant les mâchoires et prenant sur elle encore un peu, la blonde sulfureuse fit demi-tour et vint jeter un coup d’œil sur ce qui s’y tramait. Et elle constata les dégâts possibles elle-même. Un petit con de mafieux venait de perdre le contenu de sa boîte arme sur le sol. Et voilà qu’il trouvait le moyen de se ramasser la tronche tout seul en voulant la récupérer. Bravo. Ca mérité un facepalm en or. Sérieusement, ou est-ce qu’on l’avait encore péché, celui-là ? Jeffrey soupira lourdement et … Boum.

Oui, boum, parfaitement. Avec un semblant de cri d’agonie, aussi. Elle avait utilisé une fusée de feu d’artifice qui lui restait dans sa boîte de stockage pour la lancer sur le pauvre malheureux et faire diversion. Mine de rien, les vrais civils commençaient à se poser des questions. Et ce n’était pas recommandé, tout ça. Surtout si l’on aspirait à la tranquillité de l’établissement encore longtemps. Immédiatement après, ses chaussures foulaient le sol rocailleux de ladite cour. Elle prit l’étudiant, qui avait rangé son matos, sous le bras et pivota pour retourner à l’intérieur. Il était sonné, c’était parfait, le transport jusqu’à son bureau ne serait pas pénible, comme ça.

Toutefois, alors qu’elle allait rentrer dans la pièce qui lui était réservée en tant que CPE, une fille brune vint lui poser the question qui tue :

« Qu’est-ce que c’était que cette explosion ? »

Deux solutions s’offraient à Onil. Premièrement, elle jouait la carte de la sympathie avec un « rien, écoutes euh.. » bien placé et qui devrait suffire à dissiper les doutes de la demoiselle. Deuxièmement, elle laissait parler sa véritable nature qui était en train de s’agiter furieusement avec un « J’en sais rien et j’m’en fous. »

Et attention, ladies & gentlemen, son choix se porta suuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur ...

« J’en sais rien et j’m’en fous. »

Et vlan, elle referma la porte de son bureau aussi vite qu’elle l’avait ouverte, déposant sans douceur l’étudiant qui reprenait des couleurs sur la chaise en face de la sienne. Il était égratigné. Parfait. Elle allait lui faire regretter d’être né à celui-là. A cause de lui, elle allait devoir surement faire des heures supplémentaires aujourd’hui et remplir des dossiers pompeux, et cetera. Il ne savait probablement pas dans quoi il venait de s’embarquer. Comble de malchance pour lui, Néo, le fils d’Onil, était actuellement entre les mains d’un Di Luna qui s’occupait à merveille de lui. La jeune mère n’avait donc pas à s’inquiéter et toute son attention était portée uniquement sur le pauvre malheureux. Une goutte de sueur perlait déjà le long de son front alors qu’il réalisait dans quel merdier il venait de se fourrer.

Lui tournant le dos, ouvrant la boîte à pharmacie qui se trouvait accrochée à son mur, la Pluie en sortit un coton propre et une bouteille d’alcool à 90°, dont elle s’empressa d’imbibé le tissu, sans doute plus que raison.

« Il est stipulé clairement dans le règlement que vos boîtes doivent être parfaitement rangées, n’est-ce pas ? Alors que faisais-tu avec celle-ci dans la Cour, dis-moi ?
-C….C… C…C’est-à-dire que….que ….
- Que quoi ?
-…. Je…
-Bon, qu’importe…. Oh, tu as une égratignure sur le visage ! Je vais désinfecter, ça va peut-être piquer un peu. » Dit-elle en appuyant solidement le coton sur la plaie.

Ashley allait peut-être l’engueuler. Jude aussi. Voir les deux. Plus le personnel soignant supplémentaire, mais tant pis. Elle avait besoin de se défouler un peu. En plus elle crut entendre un étouffé « Aaaaah la saloooope ! » se noyer entre les dents du jeune homme étant actuellement entre ses griffes manucurées.

« Voila ! ♥
-… Je…. J’ai rien sentiii…. » Répondit le pauvre adolescent.

Et elle ne se gênât pas pour continuer entre plus en s’occupant de son épaule par la suite.

« Oh, ton épaule, elle est démise ! dit-elle en faisant mine de la replacer alors qu’il n’y avait rien du tout, dans les faits.
-Aïe, putaiiiiiin !
-Voilà ! ♥ »

C’est à ce moment-là que la porte de son bureau s’ouvrit dans son dos. Et merde, ça devait surement être un adulte. Elle foutait trop les jetons aux étudiants pour qu’ils entrent de la sorte. Et puis bon, la lueur dans les yeux de sa victime improvisée, qui hurlait à la pitié, ne faisait que renforcer cette conclusion. Bon, aller on se retourne, histoire de voir qui l’a blasé pour la journée, au moins.

Alvin No Basket

- Debout le cours est terminé -

Être professeur de mathématiques était vraiment une tâche ingrate... Je m'explique puisque je me doute que vous ne voyez pas ce que je veux dire. À vrai dire je ne sais pas vraiment pas où commencer tellement il y a de raison à cette injustice, si on peut qualifier ceci de telle. Je vais peut-être arrêter de tourner autour du pot et expliquer en quoi ce poste n'est pas tous les jours faciles à assumer. Tout d'abord, il faut être honnête, les mathématiques sont très rarement la matière favorites des étudiants alors en plus d'aider ces derniers à combler leurs grosses lacunes il faut savoir rendre son cours assez intéressants pour éviter d'avoir un troupeau de marmotte à la place des élèves...

Enfin passons je ne vais pas passer ma journée à me plaindre, en plus ce n'est pas le genre de la maison, alors revenons sans plus tarder à nos moutons qui me servent pour le coup d'élèves. Le cours se finissait d'ici quelques minutes. Cependant, je n'allais pas leur faire le plaisir de les lâcher en avance, j'étais gentil, mais j'avais ce petit côté du professeur sadique. Je m'explique, je me suis toujours dit durant mes études qu'une fois prof je me vengerais sur mes élèves. C'est-à-dire que j'allais les faire souffrir en leur donnant toujours des devoirs et autres corvées si chère au cœur des élèves. Et ce n'est pas aujourd'hui que j'allais changer surtout que c'était le côté le plus marrant de mon travail...

« Bon, on va attaquer un nouveau chapitre avec celui des équations différentielles.

-  Ah non monsieur…

- Je sais, c’est aussi chiant que la reproduction des crevettes roses du sud-est de la Pentagonie équatorial, mais c’est essentiel pour votre examen.»

Je commençais dont mon cours sur ce nouveau chapitre et après quelques courtes minutes, de mon point de vue bien sûr, la sonnerie retentit dans toute la classe comme le son libérateur de ses pauvres choses. C’est alors que je me retournais  vers ma classe et que je constatais par la même occasion que ces pauvres choses étaient pour la moitié complètement écroulé sur leur table pour ne pas dire endormi. Je claquais alors mon livre assez fortement afin de me faire entendre avant de rehausser d’un doigt mes lunettes sur mon nez...

« Le cours est terminé, vous pouvez vous réveiller… Et comme cadeau pour votre attention je vous offre l’exercice quatorze et quinze de la page cent trente-deux à faire pour la prochaine fois… Ah j’oubliais vu que je suis sûr que vous allez le faire j’en relèverais certain pour les noter  alors éloigné vos animaux de vos cahiers… »

Sérieusement en tant que prof je crois que j'avais entendu toute les excuses les plus bidons qui soient pour ne pas rendre un devoir. Monsieur j'ai oublié mon cahier, monsieur mon chien à manger ma feuille et j'en passe les meilleurs... Un peu d'originalité... Après avoir rangé mes affaires dans ma sacoche, je quittais ma salle de cours pour me rendre dans la salle des professeurs lorsqu'un de mes élèves d'une autre classe se présentait complètement essoufflé devant moi. Il m'expliquait par la suite que le cauchemar pour élève avait encore frappée, la CPE... Qu'elle pauvre âme en détresse pouvait-elle torturer ? Enfin connaissant la demoiselle je m'attendais à une raison complètement dérisoire sur la raison qui avait provoqué son courroux. Une fois devant la porte de son bureau j'hésitais quelques instants avant d'entrer, tout simplement, car mine de rien elle pouvait être effrayante quand elle le voulait. Comment pourrais-je sortir cet élève de cet enfer cette fois-ci, ah oui car oui ce n'était pas la première fois que je me déplaçais pour sauver la peau des fesses d'un ou d'une élève mal chanceux/se. Je ne pouvais pas entrer dans son bureau comme une fleur et l'insulter de pucelle, de rat ou bien encore commander des pizzas qu'elle devrait payer. Déjà ce genre de choses n'était pas de mon âge et encore moins de mon statut de professeur sans parler de mon rang mafieux... Après quelques secondes je me décidais d'entrer dans le bureau de Lucifer en personne, devant moi se trouvait la dite demoiselle qui soignait à sa manière le pauvre élève, si seulement Jude était là pour voir ça... En somme le jeune homme était clairement plus mal barré qu’une faute d’orthographe et venant d’un professeur de math cela était assez ironique. Lorsque le gamin m’aperçut il me tendit sa main comme pour que je la serre afin de l’emmener loin d’ici… Je regardais sa main quelques instants avec l’envie de lui dire « Oui ? Elle est belle ta main », car mine de rien je ne devais pas remettre en cause l’autorité de la blondinette tortionnaire. Après un long soupire et m’être gratté l’arrière du crane, je tentais de désamorcer la situation…

« Salut mademoiselle ! Oh je vois que vous avez un invité... Hey petit laisse les adultes parler et retourne en cours tu veux ?! Sauf si tu n'as pas fini avec lui... »

A peine avais-je le temps de finir ma phrase qu’un ballon de basketball traversa la fenêtre pour tomber à mes pieds, j’avais deux solutions laissées Onil faire un remake de street fighter avec les coupables où alors tenter de sauver leurs vies en proposant un marcher à la demoiselle. Ayant fini ma journée de travail je tentais le coup pour faire passer les nerfs de la blondinette sur autre chose… Avais-je le choix ? Oui, mais la chose me servant de petit frère me l’aurais surement reproché, après tout il risquait d’avoir du travail en plus non ?

« Onil, je te propose un marcher ! Une partie de basketball en un contre un. Si je gagne tu laisses les enfants pour la journée si je perds tu as le droit de me demander ce que tu veux, en plus de les torturer comme bon te semble, ça te va ? »

Et merde. De toutes les personnes susceptibles de l’arrêter dans son petit jeu punitif, il y en avait deux qu’Onil redoutait le plus. Son frère en pole position, du fait de l’ascendance qu’il avait sur elle mais aussi… le Di Renzo. Alvin de son prénom, pour ne pas le citer. La raison pour celui-ci ? Tout simplement qu’il était connu pour ne jamais lâcher le morceau. Et ce, dans tous les sens et sujets possibles et imaginables. Bordel, sa journée devenait vraiment blasante. Dans le genre chiantise cataclysmique, on faisait rarement mieux comme entrée en matière. Le Karma sans doute. Il ne devait pas être du côté d’Onil, aujourd’hui. Oui, voilà, c’était de la faute de ce machin-là. Un point c’est tout. Il a le dos large, non ? On aurait tort de se gêner d’en profiter un peu. Qui a dit que tous les mafieux étaient honnêtes, déjà ? Quelle connerie que voici. La vieille époque des règlements de compte à l'amiable est terminée depuis longtemps. Morte et enterrée, même.


Mais bon, là n’est pas la question primaire de ce débat interne qui commençait à faire significativement grimper la température de la Crisis à mesure que les secondes s’écoulaient. Oui, elle était contrariée. D’ailleurs, ça devait se voir. Ses sourcils froncés, presque en « V » et les traits tirés en une moue boudeuse sur son visage trahissaient ses ressentis. Déjà qu’elle était imbuvable de base, mais là, c’était le Guest Star, sans doute.


Au moment où elle allait lancer un irrévérencieux « Woeh ça va hein, joue pas au prof parce que t’es plus vieux qu’moi hein ! » au nouvel arrivant – même si c’aurait été très stupide de sa part vu l’emploi occupé par ledit individu. Elle entendit un bruit très reconnaissable venir de derrière elle. Et plus précisément, de la fenêtre de son bureau ! Pas besoin de se retourner pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Ou encore ce qui allait se passer. Non parce que dans l’esprit de la blonde, il était parfaitement clair que si elle attrapait les petits vauriens qui venait de ruiner la vitre de sa pièce de travail, ils allaient plus que passer un sale quart d’heure. Et encore, ça, c’était s’ils parvenaient à y survivre. Oh ça oui, elle avait déjà un monceau d’idées pour leur faire regretter jusqu’à leur venue au monde !


Et c’est là que l’autre adulte prit la parole. Enfin, il allait surement dire quelque chose d’intelligent, non ?! Il ne pouvait en être autrement !


… Et bin si. Ce fut même tout le contraire qui se produisit, si bien qu’elle crut rêver au possible. Il était sérieux, là ? Une partie de basket pour déterminer le sort du pauvre malheureux sur qui elle appliquait les « premiers soins » ? Elle ne put s’empêcher sa langue de claquer sur son palet, acérée.

« L’espace d’un instant, j’ai cru que ton cerveau s’était remis en marche. Mais finalement non. »

Plus claire que ça, on pouvait difficilement mieux faire. Toutefois, à bien reconsidérer la question, la blonde se dit que ça pouvait éventuellement devenir intéressant. Effectivement, si elle gagnait, alors il ferait tout ce qu’elle voudrait ? Parfait ! Il irait donc chercher les sales gosses qui venaient de vandaliser son bureau. Après tout, elle était une faible femme fragile et n’avait pas à se fatiguer pour cinq pèlerins qu’elle allait déjà se charger de corriger elle-même si d’aventure, ils tombaient entre ses griffes vernies d’une teinte rougeâtre.


Relevant ses manches, elle planta donc son regard dans celui de son "collègue" -pwah – et déclara, très sure d’elle :

« Parfait, faisons comme ça. Une dernière volonté avant que je ne t’écrase ? »

Le moins que l’on pouvait dire, c’était qu’elle ne manquait pas de culot, au moins.

Alvin No Basket

- Let's do it -

La blondinette tortionnaire officielle de l'établissement était bel et bien la source de tout ça. Je n'aurais échangé ma place avec le jeune élève se trouvant dans son bureau pour rien au monde... Oui et ce même en échange de 20 000 pu*** made in Taiwan. Je vous vois arrivé avec vos gros sabots pour me dire que je suis fou de refuser une telle offre. Alors, pour répondre aux quelques petit(e)s curieux(se), je refuse pour plusieurs raisons la première étant qu'elles ne sont pas thaïlandaise si elles sont made in Taiwan et puis plus sérieusement je tiens à ma vie alors être entre les ongles de la demoiselle j'aurais l'espérance de vie d'un cafard... Autant dire rien d'enviable. ..

Je venais de lui faire une proposition assez idiote avec du recul, mais sur le moment je n'avais rien d'autres sous le coude pour sauver la vie de ces pauvres êtres sans défense. Alalala ma bonté me perdrais un jour. Enfin pour le coup je poussais un petit rire étouffé lorsqu'Onil fit référence à mon cerveau. Je dois avouer que c'était plutôt bien trouvé, sauf que venant d'une blonde c'était un peu ironique non ? Enfin soit pour la piquer au vif et surtout pour détourner son attention de ces proies j'allais me risquer à faire dans le stéréotype...

« Venant d’une blonde ça me crève le cœur, mais merci pour ce coup de poignard amicale collègue ! »

Pour la provoquer je jouais même le jeu de la personne blessée poussant un petit snif assez pittoresque certes, mais c'était là tout ce que j'étais capable de faire. Bien-sur pour accentuer l'effet pittoresque de la scène je cacherais légèrement mon visage. Enfin passons et puis redevenons sérieux un instant quand même... Suite à cette proposition aussi étonnante qu'absurde je tournais les talons puis lança un dernier regard provocateur en direction de la CPE, alias du cauchemar pour élève...

« Rendez-vous d’ici une petite heure dans le gymnase, ne soit pas en retard j’ai une vie sociale moi »

Qui à dis que c’était l’amour vache entre nous ? Pourquoi ? Bonne question, surement l’instinct ou alors son aura ou bien même son karma que sais-je… Suite à cette petite discussion je retournais dans ma chambre pour me changer après tout faire une partie de basketball avec mes vêtements de professeur cela n’était pas franchement des plus simples. J’optais donc pour une tenue plus décontractée, un short noir avec un t-shirt sans manche blanc. Pour finir je me rendis dans le gymnase et attendis la demoiselle en faisant quelque panier histoire de m’échauffer légèrement. Après tout cela faisait un moment que je n’avais pas pratiqué ce sport et me remettre doucement dans le bain ne serais pas de trop je pense. Soudain, j’entendis la porte de gymnase s’ouvrir, je pris le ballon sous mon bras et regardais la demoiselle avancer vers moi pour notre petite confrontation…

« Tu as besoin de t’échauffer un peu avant que l’on commence ?  Ou préfères tu que l’on commence immédiatement ?»

Ooooh. Mais c’est qu’il l’a mettait au défi, celui-là. Au sens propre du terme, en plus. Suicidaire sur les bords, le garçon ? Non, plutôt totalement idiot au centre, oui. Voilà, c’était un portrait bien plus juste, dès lors qu’on le prenait par cet angle premier. Ah ah, non mais … Rien qu’à regarder cette suintante arrogance, le Crisis sentait les os de ses mains la démanger. Si seulement elle avait pu lui décoller une mandale ! Mais trop tard, il était déjà parti. C’est donc l’élève qui prit à sa place.

Oh, ça va hein. Ce n’est pas de la maltraitance, juste une avance sur traitement, nuance ! Ce n’était pas comme si Onil craignait de perdre ne serait-ce qu’une petite seconde, après tout. Aussi, de son point de vue, elle était parfaitement dans ses bons droits. Un grognement contrarié se dégagea de sa gorge, passant comme il le pouvait au travers de ses dents serrées. Un rapide coup d’œil à l’horloge lui indiquait qu’il lui restait maintenant cinquante minutes pour se préparer. Parfait. Il allait voir de quel bois elle se chauffait, celui-là !
Et puis …. « Collègue » ? Non mais ça va bien oui ?! Elle était sa supérieure ! SU-PE-RIEURE ! Fumiste de ses deux, va ! Elle allait lui faire payer très chère cette insubordination – même si on ne savait plus trop maintenant si elle était ou non dans le vrai.

Remontant dans l’appartement qu’on lui avait accordé juste au-dessus de l’école après avoir confié l’élève incriminé à ses camarades – qui devait essayer, à présent, de se faire une place de choix sur son testament – il lui restait quarante-trois minutes précisément. Parfait, ce serait suffisant. Dylan devait être passé chercher Néo, comme d’habitude, ce qui allégeât la jeune mère d’un poids supplémentaire. Fonçant sous la douche, elle prit soin d’user de tout ce qui pourrait mettre en valeur son statut de femme. Du choix du savon – qui laissait maintenant flotter une très douce odeur dans l’air – à celui de sa tenue enfilée, rien n’était laissé au hasard.

Après tout, elle n’avait jamais prétendue qu’elle gagnerait à la loyale, ah ah. Hum, ça lui rappelait presque une mission de l’an passé ou elle avait été envoyé seule pour traquer un criminel supposé menacer l’intégrité de sa famiglia. En parallèle, ce gars charismatique était un soldat émérite de son pays. Au final, le malentendu avait été dissipé et Onil avait fini la nuit avec. Un soupir d’aise se fit entendre au simple souvenir de ce moment-là.

Et puis un « crac » sonore. Jeffrey venait de briser le manche de sa brosse, réduisant l’accessoire à néant... Heureusement qu’elle avait fini de discipliner sa tignasse. En réalité, cet excès de rage avait pour épicentre une certaine prise de conscience. Non, il n’oserait pas faire ça, tout de même …

De toute manière, qu’Alvin ne se fasse aucune illusion, il n’était ni un grand soldat, ni un playboy. Affaire réglée. Mais ça n’allait pas empêcher la blonde de l’allumer comme il le fallait. Usant d’un vêtement spécifique pour le sport afin de maintenir sa poitrine opulente en place – qui, au passage, l’arrondissait un peu plus qu’à l’ordinaire, elle enfila un short sombre, contrastant avec la blancheur et la longueur de ses jambes paraissant interminables. Sa chevelure ramené en une queue de cheval, presque négligée, lui donnait un air de lionne et la fragrance qui se dégageait maintenant de sa peau aurait fait se damner n’importe qu’elle individu masculin … ou lesbien.

D’ailleurs, son entrée dans le gymnase se fit remarquée. Mais bien vite, après un regard assassin, les siffleurs stoppèrent leurs idioties. Les braves petits n’avaient pas envie de mourir, et ça se comprenait aisément. Un ballon lui fut envoyé par un élève qui menaçait de se liquéfier tellement il bavait sur sa silhouette. Onil lui fit faire deux-trois dribbles puis l’envoya directement sur Alvin. Mais plus fort qu’elle ne l’aurait prévu.

« Attention ! »

Brang. Heureusement, le tir avait dévié pour toucher le pilier du panier. Oups, manqué. Heureusement que ce n’avait pas été une épée. Quoi que…