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« Quand les mystères sont très malins, ils se cachent dans la lumière.»

Le mystère. Mot définit dans le dictionnaire comme étant " Ce qui est inconnu, inexplicable, tenu secret. ", synonyme d'une énigme. Depuis toujours l'être humain est tenu en énigme de son environnement mais également de sa propre personne. Plaute a dit un jour  « homo homini lupus », ce qui signifie « l'Homme est un loup pour l'Homme », autrement dit l'Homme est pour lui et ses semblables un danger et un mystère qui peut nuire à chacun. Dans notre cas à nous, les Auditore, nous sommes non seulement nuisibles à tous, aussi bien humain que toute autre espèce, mais également nocifs pour notre propre être. En effet, chacun nous renfermons de noirs desseins, peut-être même pire que ceux que vous puissiez imaginer avec votre cérébral d'insectes défaillants. Tous, nous possédons une histoire teintée de liquide vermeille qui a un jour ou l'autre coulé à flot sur les pages autrefois blanches de notre existence, avec ça et là quelques taches encore plus sombres, couleur ébène, qui ne fait qu'accentuer la douleur, le désespoir et les ténèbres qui nous ont pris en otage depuis déjà bien longtemps.

« Quand on est petit on a peur des méchantes sorcières, des monstres cachés dans les placards, des loups affamés, des fantômes, des chauves-souris qui se transforment en vampire. On a peur d'un tas de choses, qui en grandissant, nous effrayent moins. On apprend très vite que les monstres cachés sous le lit ne sont pas si dangereux, on apprend que c'est des gens qu'il faut avoir peur. Seuls les gens peuvent vraiment nous faire du mal. »

Les gens. Ces parasites là nous ont souillés avec leurs vices, leurs pulsions et leur soif de pouvoir. Une gentille petite fille abusée par un être qui s'était juré de soigner, un homme généreux et jovial a qui on a volé son joyaux, un autre qui a été victime de l'abandon de sa génitrice et s'est vu subir les sévices de son paternel, une fillette qui n'a connu que l'abandon de ce groupe appelé " famille ", un homme que sa trop grande confiance a trompé et qui est à présent nourrit par les regrets, un garçon que l'insouciance a mené à la solitude et l'incompréhension, une femme qui avait accordé sa confiance à l'homme qu'elle aimait avant d'être lâchement abandonnée et enfin une femme dont la jalousie avait permis de venger son amie de qui elle était secrètement éprise.

Tous ont été blessés par une personne de leur entourage, quelqu'un qu'ils connaissaient et sur qui ils ont un jour exercé leur vengeance soigneusement préparée ou non. On dit que les serial killers ne sont que des monstres assoiffés de sang; peut-être, mais tout monstre est né de quelque chose. On ne nait pas serial killer : on le devient. Même eux, ils ont une histoire qui explique leurs sévices bien que personne ne remontent jamais jusqu'aux origines du mal. Hannibal Lecteur, Jack l'Eventreur, H. H. Holmes...Tous ils ont une histoire avant de devenir ce pour quoi on les connait aujourd'hui. Nous aussi, à la différence que personne ne connait notre histoire personnelle à chacun et nous ne voulons pas que cela se produise un jour. C'est tout juste si nous nous adressons tous la parole ici bas, dans ce murs qui renferment bon nombre de secrets alors dévoiler sa personne à un autre, gardien, membre ou simple porteur de flamme... tout simplement hors de question ! Même pas dans nos pires cauchemars !

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Une sonnerie et des voix me sortirent de mes pensées. Me levant subitement, je fixais le grand écran qui me faisait face en écoutant ce que mes informateurs me disaient.

" Boss, on vient de recevoir une vidéo d'un de nos informateurs extérieurs.
- Montrez-la moi. "

Sur l’enregistrement, je parvenais à distinguer une bâtisse en ruine, sans doute abandonnée. A première vue, cela ne me semblait être qu'un vieux bâtiment en ruines, sans intérêt aucun, mais au fur et à mesure que la bande vidéo avançait, l'endroit me devenait familier. Une usine. Mais pas n'importe laquelle : l'usine où j'avais pris pour faible habitude de me promener quand mon esprit commençait à dérailler. Et oui, il faut dire que quand on exerce un boulot comme le nôtre, il nous faut bien des moments de répits dans compter l'endroit où nous pouvons faire ce que nous voulons pour s'aérer mentalement mais aussi pour s'amuser en utilisant de nouvelles armes ou de nouvelles techniques.

L'incompréhension et l'impatience commençaient à s'emparer de mon enveloppe charnelle avant de laisser place à l'étonnement et à la frustration. En effet, cette usine était désaffectée depuis bientôt trois ans, suite à sa fermeture à cause d'une plainte déposée pour mauvaises conditions d'hygiène. En même temps, une usine de poissonnerie qui avait le culot de vendre des produits avariés, non merci.

Mais tandis que je cherchais à comprendre pourquoi nos informateurs avaient envoyés cette vidéo, la réponse me parvint plus rapidement que prévu : un bruit épouvantable, des faibles lumières et le grincement des portes ne pouvaient signifier qu'une seule chose. Cette bâtisse que je croyais bel et bien endormie semblait être plus vivante qu'il n'y paraissait. Tel un mort vivant, elle reprenait du service là, au cœur de la nuit, à l'abri des regards indiscrets. Qu'est-ce que cela signifiait ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi cet endroit ? Voici des questions auxquelles j'étais bien déterminée à obtenir des réponses.

Dans une des chambres du manoir des Auditore, un homme à l’allure fine et aux longs cheveux rouges était étendu à plat ventre sur son lit, ses avants bras servant d’appui pour sa tête. Devant lui sur l’oreiller trônait une photo lisse et pas le moins du monde écornée qui semblait avoir été prise hier. On pouvait y voir une petite fille au sourire rayonnant que l’homme allongé sur son lit, bien des années auparavant, tenait dans ses bras avec un air des plus fier. Idonil toucha le fin morceau de souvenir du bout des doigts comme s’il avait pu s’y brûler et caressa la joue de sa petite sœur éteinte. Pourquoi tout avait dérapé ainsi ?

Il sécha bien vite ses remords et s’habilla de son sourire si jovial lorsque quelqu’un entra dans sa chambre en lui disant que son boss l’avait fait appeler pour une mission. Aussitôt, il quitta son lit dans sa plus belle apparence et remercia l’individu qui était venu l’avertir en le gratifiant d’une caresse amicale sur la tête. Puis il déambula dans les couloirs jusqu’à la salle de conférence où se tenait la princesse sanglante avec un air des plus agacés collé au visage. Cette dernière n’eut pas besoin de lui fournir beaucoup d’explications ; un visionnage de la vidéo lui suffit à comprendre que quelque chose n’était pas net et quel était donc l’objectif de leur mission. Il se dandina sur place avec une expression ravie ; enfin une mission qui s’annonçait palpitante ! Il trifouilla alors ses poches à la recherche de ses boîtes et vérifia que tout était en ordre et qu’il était prêt à partir sur le champ.

« Boss-chaaan, je suis prêt quand vous l’êtes ! »

Et il compléta sa réplique par un clin d’œil amical des plus exagérés avant de tourner les talons vers la sortie de la pièce. Du sang. Du sang, du sang, du sang. C’est le seul mot qui résonnait dans sa tête lorsqu’il s’apprêtait à partir en mission avec Alda. Parce qu’il savait qu’elle aussi possédait cette folie meurtrière en elle. Cette folie dévastatrice née de la cruauté des autres et des épreuves traversées autrefois. Rien ne pourrait effacer la peine qu’elle avait vécue par le passé. Ni la sienne, ni même celle des autres gardiens de la famille. La douleur était ancrée en eux au plus profond de l’âme à un endroit où nul homme ne peut l’en déloger. Ne pardonne jamais, n'oublie jamais...

Idonil se retourna vers son boss lorsqu’il fut devant la porte. Il lui souriait. Un sourire ravi et presque effrayant pour quelqu’un qui ne le connait pas. Sa longue chevelure ondulait gracieusement dans son dos alors qu’il se dandinait sur place, impatient.