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 Une recherche sanglante [ Mission S - Matthew ]

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MessageSujet: Une recherche sanglante [ Mission S - Matthew ]   Une recherche sanglante [ Mission S - Matthew ] EmptyLun 30 Juil - 12:01

Spoiler:


Clap. Clap. Clap… Écouter l’eau tomber sur la surface du canal bleu azur qui tanguait légèrement au grès du vent. La pluie. Elle avait le pouvoir de m’apaiser mais de me replonger dans mes souvenirs également. Tel une lanterne cinématique de mon existence, je revoyais la rencontre avec mon amie. Je fermais les yeux.

L’eau ne coulait plus. Le canal face à moi n’était plus aussi calme qu’avant. Le bleu azur avait laissé place à du rouge sang qui me plaisait au plus haut point. Un aquarium. Je me trouvais dans une pièce à l’éclairage faible et je m’imaginais, sereine, un sourire malsain se dessinant sur mon visage angélique. Face à une table sur laquelle étaient disposées maintes sortes d’instruments de torture, je jouais passivement avec le scalpel, mon ami de toujours. Le faisant tourner entre mes doigts, avec un regard absent, je laissais ma proie languir encore un peu. Il l’avait bien fait attendre pendant des années, elle. Dans le froid, dans le noir, seule et maintenant brisée. Il allait payer ! Je m’en chargerais personnellement !

Je m’approchais lentement de la table d’opération où se trouvait cet homme. Je laissais glisser la lame froide sur son torse sans lui administrer une blessure, du moins, pour le moment. L’ayant bâillonné et endormi et l’assommant lorsque je l’avais trouvé vadrouillant près de la demeure où nous résidions à l’heure qu’il était, je le réveillais en lui coupant l’abdomen. Un cri parvint jusqu’à mes oreilles et je ne m’en trouvais que plus satisfaite, trépignant d’excitation. Lui enlevant le mouchoir qui l’empêchait de parler, je lui faisait signe de se taire, sinon ; je serais obligé de commettre une torture à son apogée sur cette enveloppe charnelle qui lui appartenait. Je lisais la terreur dans ses yeux, je tremblais tellement j’étais fière de moi, fière de pouvoir lui faire payer tout ceci.

« Nous allons jouer à un jeu, le veux-tu ? », lui demandai-je, souriante.

Il acquiesça inopinément.

« De toute façon, ce n’est pas comme si le choix t’était réservé, pourriture que tu es. »

Je rigolais. Le principe du pendu était connu de tous, mais le mien était…particulier dira-t-on.

« Gare à toi. A chaque mauvaise réponse, tu recevras la sentence qui t’est promise, que le veuille ou non ! Au contraire d’ailleurs : plus tu résisteras, plus je contemplerais ton visage infâme pour prendre le maximum de plaisir à te torturer jusqu’à la fin…jusqu’à la toute fin »

Le jeu était commencé. Cet imbécile n’était apparemment pas aussi doué pour se faire manipulateur auprès de ceux qu’ils servaient, d’abuser d’une enfant ; que de trouver un mot sous la menace. A croire qu’il se fichait éperdument de son existence minable. Le piquant pour lui injecter de l’acide, saupoudrant du sel sur ses plaies ouvertes, lui arrachant les ongles un à un, puis les dents ; je me délectais de ses cris, de ses gémissements. Je voulais l’entendre me supplier d’arrêter, me supplier de lui pardonner. Lui pardonner… Le pardon est bon pour les faibles ! Quel signe de faiblesse pure d’ailleurs. Commettre une faute et ne pas assumer les conséquences de son acte, vouloir se repentir de tous ses péchés, se faire aimer et qui sait, peut-être même, aduler par la race humaine.

Cette race qui serait prête à tout pour épargner sa vie si futile soit-elle. Même tuer ce qu’elle prêtant être son meilleur ami, son âme sœur ou encore sa famille. C’est d’un pitoyable… Mais sans cela, je dois bien admettre que je m’ennuierais. Quoi de plus bienfaisant que de se sentir puissant, au-dessus de tout et tous, pouvant mettre toutes menaces à exécution si ce que je veux n’est pas respecter à la lettre. Des pantins, des esclaves, des jouets. Voilà ce qu’ils sont tous. Certains, plus amusants que d’autres, j’en conviens ; mais qui permettent de passer le temps. Tel des vulgaires pions, je les déplace sur l’échiquier avec une facilité qui me lasserait presque, mais qu’importe, tant que le roi reste hors d’attente de ces êtres faibles. J’aimais savoir qu’il hurlait de douleur. J’aimais l’entendre crier pour apaiser un tant soit peu ses souffrances. Puis j’en ai eu fini avec lui. La gorge tranchée par un couteau cranté, quel délice !

La fin de mon songe était arrivée malgré moi. J’ouvris les yeux pour voir que la pluie était devenue torrent dans les eaux du canal. Même ces gouttes si infimes soient-elles se retrouvent capables de créer de quoi tout anéantir sur leurs passages. La plus petite chose, la plus banale, la plus pure peut se révéler être la plus terrifiante de toutes.

Marchant dans les couloirs, l’esprit ailleurs, je me dirigeais lentement mais surement vers le cœur de la maison comme nous disons, autrement dit, la cuisine. Du thé. Du thé, au citron plus précisément. Le seul moyen de me relaxer. Entendant le sifflement de la bouilloire, je m’emparais d’une tasse et versa de l’eau dans le récipient pour y faire tremper quelques rondelles de citron. ‘ Thé ‘ est un bien grand mot, j’en conviens. Triturant l’agrume, je pensais que mon amie, l’autre Ciel n’avait pas donné signe de vie de la journée. Ou tout du moins de la soirée. Je m’étais levée bien tard pour dire que j’avais vu l’astre solaire vivre son quotidien sur le monde. Surement dormait-elle encore vu l’heure qu’il était. Les combats, les querelles perpétuelles dans le QG la fatigue énormément. Peut-être même trop ? Santé, corps et âme fragile. Du moins, c’est ce qu’elle tente de cacher à tout le monde. Mais il ne faut pas se leurrer aux apparences mes chers.

Je quittais la pièce et me délectait du doux parfum de ma boisson chaude. Ceci avait le don de m’apaiser plus que quoique soit d’autre. Quel bonheur… Bien évidemment, c’était sans compter sur ce qui allait arriver.

BAM !

Lâchant le récipient de porcelaine, ce dernier alla embrasser le sol avec fracas. J’ouvris les yeux et bien sûr, j’avais déjà deviné ce qui s’était passé. A rêvasser, les yeux fermés de plus, comment voulez-vous faire attention où vous allez et où vous mettez les pieds mes pauvres. J’avais percuté quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Mais je ne m’en souciais guère puisque cette personne se trouvait n’être autre que le Gardien de la Brume, ce très cher Matthew ! Quel plaie ce type ! Dragueur né, coureur de jupons, narcissique ; les pires défauts ! Et comme si cela ne suffisait pas, il fallait qu’il se donne corps et âme aux services de mon amie. Quel gâchis ! Comme si cette dernière n’avait pas mieux à faire que de lui donner des ordres.

« Regarde donc où tu vas, pauvre abruti ! Mon thé est foutu par ta faute ! Franchement, qu’est-ce que tu fais dans les couloirs à traîner à une heure pareille, tu peux me le dire hein ?! », lui balançais-je en plein visage.

S’il y avait bien une chose que je ne comptais jamais faire avec ce gars, c’était être polie et compréhensive. S’il croit que je ne vois pas où il veut en venir avec le Ciel Vérificateur, il se fourre le doigt dans l’œil, et pas qu’un peu ! Je te préviens mon gars, touche là et tu ne reverras jamais la lumière du jour sale vaurien !
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Matthew Heavenrulers
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MessageSujet: Re: Une recherche sanglante [ Mission S - Matthew ]   Une recherche sanglante [ Mission S - Matthew ] EmptyMar 31 Juil - 19:24

La vie et le mensonge sont synonymes, dans mon monde tout du moins. La Brume se perd tellement dans les mensonges qu’elle n’en différencie parfois plus la vérité de ses dires infondés. Digne illusionniste des Auditore, je n’ai jamais réussi à me perdre dans mes mystifications, et ce qu’importe le nombre de fois où je l’ai ardemment désiré. Il n’est pas une personne en ce monde envers qui je peux être honnête…Et surtout pas moi-même. Ma vie entière est un mensonge, l’illusion d’un bonheur monté pièce par pièce de mes propres mains. Tout marchait très bien de cette façon…Jusqu’à ce qu’elle entre dans ma vie.

Je n’ai jamais aimé personne d’autre que ma petite personne. Peut-être ai-je dans ma vie su apprécier quelques rares élus, tel que l’ami britannique qui a su me faire assez confiance pour me présenter à un amour que jamais je n’ai su connaître de ma vie –l’amour maternel- mais jamais les choses n’ont pu aller au-delà. Parce que l’amour n’a jamais fait partie de ma vie. Et jamais l’amour n’en fera partit. C’est ainsi que j’ai toujours vu les choses jusqu’à l’entrée d’un rayon de soleil dans ma vie. Qu’importe combien le mensonge est parfait, qu’importe le temps que l’on a mis à le bâtir, il reste si fragile et si éphémère…Les ombres des chimères que l’on entretient ne sont plus rien une fois qu’elles sont exposées à la lumière d’une vérité certaine. Je l’ai découvert à mes dépends.

L’homme est égoïste, et cupide. Dès lors qu’il a gouté à quelque chose de bien plus prestigieux que ce qu’il est habitué à avoir, il ne voit et ne désire plus que ça. Ce dont il est habitué semble alors fade, tellement fade qu’il n’arrive plus à y trouver l’intérêt qui l’animait auparavant. Hélas, je suis un homme et je suis tout autant concerné que mes confrères…Si ce n’est plus.

La beauté à l’état pur marchant à mes côtés était pourtant non loin de la perfection. N’importe quel homme à ma place aurait été aux anges à faire ainsi quelques pas auprès d’une si belle compagnie. Pourtant je ne souriais que lorsque je ressentais le besoin de la rassurer pour éviter de perdre sa compagnie qui, en temps normal, m’aurait été peut-être non pas précieuse, mais divertissante. Je ne parlais que lorsqu’elle-même tentait vainement d’entamer une conversation et alors qu’auparavant une main serait venue se placer sur son épaule ou sur sa hanche…Mes deux mains étaient ici restées plongées au fond des poches de mon jean. Dans un geste désespéré, elle était venue s’agripper à mon bras…Mais rien de ce qu’elle pouvait dire ou faire ne suscitait chez moi quelconque intérêt. Alors qu’avant je me serais joué d’elle avec une certaine satisfaction, aujourd’hui elle représentait à peine plus qu’un jouet près à être balancé aux ordures. Elle n’était pas divertissante, pas même un peu. Et c’était le cas de chaque jolie demoiselle qui tombait dans mes filets depuis que je la connaissais.

Peut-être dans un geste désespéré, je me suis essayé à allumer cette flamme imaginaire qui refusait même de faire semblant de brûler depuis quelques temps. Tout cela était stupide, définitivement. Puisque la boss hantait mes pensées, je n’avais plus qu’à tenter de l’en sortir, qu’importe le moyen utilisé. Sourire satisfait peignant mon visage, je profite d’être dans une ruelle déserte pour plaquer avec douceur ma charmante compagnie contre un mur, acte qui semble lui rendre un semblant de bonne humeur et d’espoir. Le sérieux me regagne quelques instants, le temps de clore mes paupières et d’approcher lentement mes lèvres des siennes…Mais non. Encore une fois son visage me revient en mémoire et je m’arrête, un sourire presque frustré étirant peu à peu mes lèvres.

Maudits sentiments.

Mon visage fait marche arrière alors que je lâche un audible soupire. Je tourne finalement les talons, et m’éloigne de la beauté sans répondre aux appels qu’elle me lance. C’est inutile, il est étonnant qu’elle ne l’ait pas compris plus tôt. Jusqu’à la semer, et davantage encore, mes pas s’enchaînent et me conduisent le long des canaux de la ville, sans jamais qu’une destination précise ne me vienne en tête. Sans doute est-ce mon inconscient qui m’a alors traîné sans m’en demander mon avis jusqu’au Qg…Ironie du sort, quand tu nous tiens…Puisque j’étais ici, l’idée de vérifier comment allait Symphony me semblait presque inévitable. Ce n’était pas comme si j’allais prendre de son temps pour converser avec elle…Je vérifiais qu’elle allait bien, de loin, et je rentrais à mon appartement, c’était aussi simple et rapide que ça.

M’engouffrant donc dans le repère des Auditore, je pris avant toute chose pour cible les lieux de vie dans lesquelles Symphony passait le plus clair de son temps…Sans succès aucun. Alors, arpentant les couloirs d’un air détaché, j’ai fait le tour du Qg par deux fois…Toujours sans résultat. Inquiet j’ai même été frappé à la porte de sa chambre, mais n’ai obtenue aucune réponse. Intrigué, c’est dans ma chambre que j’ai été songé aux derniers évènements. Symphony ne semblait pas mal en point en ce moment, et, à ma connaissance, il n’y avait aucune affaire, ou aucune mission dont elle devait se charger en ce moment. Et j’ai eu beau me creuser la tête, je n’ai trouvé aucune explication pouvant me rassurer quant à son absence. Alors, encore une fois, alors qu’à présent la nuit était bien entamée, j’ai refait le tour du Qg, songes entièrement dirigés vers cette personne que je voulais tant rien qu’apercevoir.

BAM !

Je crois que j’aurais plutôt du faire attention à ce qui m’entoure…Cela m’aurait évité de percuter la seule femme au monde que je ne peux pas supporter et vice versa. Je ne me souciais pas d’elle, pas plus de la tasse qu’elle venait de faire tomber à cause du choc. L’autre Ciel à qui je devais, à contrecœur, respect et obéissance…Obéissance, pourquoi pas. Respect…Jamais de la vie. Comment on peut respecter une aussi exécrable personne, hein ? Aujourd’hui encore, je peine à croire qu’elle est la meilleure amie de mon seul et unique Ciel. L’idée de passer mon chemin en ignorant entièrement cette femme et le petit incident qui qui venait d’intervenir dans nos vie était tentante, horriblement tentante et je m’y serais volontiers appliqué si elle n’avait pas commencé à déblatérer, comme à son habitude, du poison verbal à mon attention. Je l’ai écouté…D’une oreille distraite. Ne savait-elle pas depuis le temps que je me fichais autant d’elle de ce qu’elle peut bien me dire ou me faire ? Affligeant…
    « Regarde donc où tu vas, pauvre abruti ! Mon thé est foutu par ta faute ! Franchement, qu’est-ce que tu fais dans les couloirs à traîner à une heure pareille, tu peux me le dire hein ?! »

Parfois, j’admirais le talent de cette femme à faire monter en moi une certaine dose de colère envers elle aussi aisément. Pourtant, il s’avère que j’ai toujours été d’une patience presque anormale avec les femmes…Mais elle…Elle. Elle ne pouvait pas même être considérée comme une femme à mes yeux tant son talent pour me foutre en rogne était une chose inconnue chez tout autre membre de la gente féminine. De quel droit s’adressait-elle à moi de la sorte ? Qu’est-ce que je pouvais bien avoir à fiche de son foutu thé ? Elle n’était pas contente ? Qu’elle aille s’en faire un autre, ça n’était pas mon problème !
    « Ton thé ? Est-ce si difficile pour toi à faire pour qu’une simple tasse te mette dans un état pareil ? C’est lamentable. » dis-je en affichant un sourire aussi moqueur que provoquant.

S’il y avait bien un avantage dans l’absence de Symphony, c’était bel et bien le fait que je n’avais pas à lui montrer un respect aussi faux que les illusions que je peux créer dès que l’envie me prend. J’espère qu’elle ne s’attendait tout de même pas à des excuses de ma part ? Il est évident que jamais elle n’aura une once de sympathie de ma part. Cette femme pourrait mourir devant moi que cela ne me ferait pas sourciller…Et la seule raison qui fait que je l’aiderais à la voir en difficulté, c’est mon Ciel…Ce qui me rappela que je n’avais pas même répondu à l’interrogation de celle qui se voulait être ma supérieur…Tss, en rêve ouais.
    « Ce que je fais ou non ne te regarde pas. Mais peut-être sauras-tu me renseigner alors je vais te faire l’honneur de te répondre pour cette fois. Je cherche le Ciel Vérificateur. Je ne l’ai pas vue de la journée. »

…Et son absence m’inquiète. Voilà un fait que jamais je ne me serais résigné à admettre devant elle. Je laissant doucement mon sourire s’effacer, sans pour autant perdre cet air hautain qui me va si bien et qui a ce sublime don d’énerver le Sanglant. Pourtant…C’est avec une inquiétude bien dissimulée que j’attendais sa réponse, pour une fois.
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MessageSujet: Re: Une recherche sanglante [ Mission S - Matthew ]   Une recherche sanglante [ Mission S - Matthew ] EmptyLun 29 Oct - 16:17

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