Il était venu, comme convenu, à un lieu de rendez-vous. Mais il n’y avait personne. C’était suspect, tout de même. Même lui, l’abruti de service en personne, savait identifier une situation dangereuse lorsqu’il en voyait une. Et là, ça n’augurait rien de bon. Rien du tout ! Mais alors, pourquoi était-il venu, cet imbécile ? Pour une raison tout à fait... indescriptible, en fin de compte. A vrai dire, il n’avait pas réussi à résister à cet appel. En lisant ces quelques mots, c’était comme si, dans son inconscient, quelqu’un lui donnait l’ordre de se rendre là-bas. Pourtant, il n'avait pas le souvenir que l’une des hautes-sphères ait réclamé une chose pareille récemment.

Qu’à cela ne tienne. Il se tenait bien là, ses boîtes dissimuler sous son uniforme de rigueur. Pourquoi il l’avait mis ? Simple question de sécurité. Enfin, c’était ce qu’il s’était dit à lui-même, en même temps que les boîtes à sa ceinture, discrètement dissimulées par les pans tombant de son haut. Il avait aussi un Beretta 66 dans la doublure de son imperméable, mais il ne semblait pas encore nécessaire de s’en servir. De toute manière, Appollo détestait la violence. Même si la situation virait en eau de boudin, il essayerait, en bon imbécile heureux qu’il sait être, de s’en sortir avec les mots avant tout.

Il était italien, après tout, alors la tchatche, ça le connaissait. Comment ça, c’est un cliché ? Oui, et alors ? Tant qu’il peut servir ! Bref. Un peu agacé d’attendre, il finit par interpeller une tierce personne qui passait près de lui pour faire un peu la conversation. Enfin, essayer, parce que vu le contexte, faire le guilleret semblait être la chose la moins indiquée au monde.

Hélios avait pris son temps pour arriver à Palerme et trouver son point de rendez vous. Il devait se fondre dans la masse alors autant ne pas arriver en premier, et autant faire celui qui se soucie peu de la requête pour ne pas attirer trop l’attention. Bien sur il ne comptait pas arriver en retard non plus, cela serait une marque d’impolitesse et les ordres d’en haut étaient clairs. Pas d’actions inutiles. Bien qu’il doutait fortement que tout le monde respecte ce paramètre. L’homme soupira à l’idée, se retrouver coincé ici l’empêchait de surveiller les autres et ça l’inquiétait un peu. Il craignait le pire depuis qu’on lui avait donné les noms des participants, il n’y avait pas des enfants de cœur dans le lot.. Et peu de très sérieux. Du coup c’était comme si, de tous ses frères et sœurs, c’était à lui de représenter la sagesse. Quel ennui..

Il arriva sur la dite place du rendez vous pile à l’heure. Il ne s’engagea cependant pas  dans la lumière, d’un coin il observa les environs et repéra ceux qu’il devait tester.. Ils étaient tous la c’était parfait. Il attendit que quelques minutes passent histoire de bien les laisser prendre conscience que seulement quatre personnes et bientôt cinq attendaient sur cette place qui n’était pas vraiment énorme..

D’une attitude nonchalante il fit son apparition, se planta aussi à un endroit, fit mine de regarder à droite à gauche à la recherche d’un indice puis reporta son attention sur les autres. Il était temps de s’intégrer. Il se rapprocha pour être plus proche de chacun et d’une voix assez forte pour que tout le monde entende il prit la parole.

« Excusez moi ! Est ce que quelqu’un ici à envoyer une lettre en demandant du secours ? »

Comme pour prouver sa bonne foi il sortit une lettre semblable à celles qu’il avait envoyé. Il les fixa un par un, ces personnes si particulières qui devaient bien attendre depuis 5 minutes. Il était temps qu’elles se réunissent et qu’ils commencent le jeu.